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Un Franco-tunisien invalide à 80%, accuse Tunisair

Le site Nice matin a publié samedi 12 mars, un article à propos d’une affaire opposant un Franco Tunisien à Tunis Air. Jamel Chaieb, habitant de Golfe-Juan de 53 ans, a déposé plainte, à Nice contre la compagnie aérienne Tunisair.
L’affaire remonte au 24 mars 2014, Jamel Chaieb souffrant de troubles respiratoires liées à des problèmes cardiaques, il avait réservé des bouteilles d'oxygène sur le vol Tunis-Nice, mais la compagnie les avait oubliées! Aujourd'hui, il est  invalide à 80%.
 


Malaise après le décollage
 

 
Sa vie a basculé le 24 mars 2014. Jamel Chaieb monte à bord de l'avion qui doit le ramener à Nice. Il souffre pourtant, depuis des années, d'une fibrose pulmonaire associée à des troubles cardiaques. Mais avant d'embarquer, il a pris ses précautions, en réservant son billet, il a versé 328 dinars  à la compagnie Tunisair pour deux bouteilles d'oxygène, en cas de problème respiratoire pendant le vol.
Quelques minutes seulement après le décollage, le quinquagénaire souffre de difficultés à respirer. Il appelle l'hôtesse, réclame son oxygène. Etonnée elle part vérifier puis revient pour l’informer qu’il n’y avait rien de prévu pour lui.
 


Hospitalisé à Antibes, Cannes puis Marseille

 

Dès son atterrissage à Nice, il est pris en charge par le service médical d'urgence de l'aéroport. Les sauveteurs constatent une "détresse respiratoire aiguë", il est transporté aux urgences de La Fontonne à Antibes. Cependant, après quelques jours, son état se détériore.
Les médecins diagnostiquent une "destruction du système fonctionnel respiratoire due, selon toute probabilité, au manque d'oxygène pendant un temps trop long."
Le 31 mars, Jamel Chaieb est transféré au centre hospitalier de Cannes. Puis, quatre jours plus tard, à l'hôpital Nord de Marseille.
"Mon cas était désespéré, affirme l'ancien chef de chantier. Les médecins ont dit que la seule chose qui pouvait me sauver, c'était une greffe des deux poumons. Mais, il y a parfois plusieurs mois d'attente.
 
 

Miracle... greffe in extremis

 
 

Miracle,  un donneur compatible est signalé au service de pneumologie du pôle cardiovasculaire et thoracique. La transplantation est pratiquée, le 9 avril.  Je croyais qu'avec des poumons neufs, j'allais repartir comme avant. Je me trompais.", ajoute -t-il au journal Nice-matin.
Pour limiter les risques de rejet, le Golfe-Juanais doit subir un traitement très lourd. Il passe plusieurs mois entre quatre murs.
La Sécurité sociale lui reconnaît un taux d'incapacité de 80%. Insuffisant, selon le Dr Desmamazes, pneumologue à Marseille, qui écrit le 19 décembre 2014 au Médecin-conseil de l'Assurance maladie.
"Le patient marche difficilement [sans assistance], observe cette spécialiste. Il ne peut se lever d'une chaise seul. Il me semble relever d'un handicap supérieur à 80%."
 
 

L'affaire traine en justice en Tunisie

 
En Tunisie, le frère de Jamel assigne en justice la compagnie aérienne. L'audience a été reportée cinq fois. À ce jour, il n'a même pas été examiné par un médecin légiste.
En désespoir de cause, incapable de travailler de nouveau et contraint de vivre avec 800€ par mois, il décide d'attaquer en France au pénal. Sa plainte a été déposée par Me Salvaterr 10 mars, vendredi, devant le procureur de la République de Nice.

Tunisair  a bien voulu lui  rembourser les 328d, le prix des  bouteilles d'oxygène qu'il n'a pu utiliser.
 
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